
Pour notre prochaine retraite, nous avons la joie d'accueillir Margaux Dupland, professeure de yoga, massothérapeute, et praticienne en bain sonore. Femme libre et inspirante, Margaux est ce qu'on pourrait appeler une exploratrice de l'âme, du mouvement et des mondes intérieurs comme extérieurs. Nous sommes allées à sa rencontre pour en savoir plus sur son parcours, sa philosophie et ce qu'elle souhaite transmettre lors de cette retraite.
Margaux, si tu devais raconter le tout début de ton histoire avec le yoga... tu nous emmènerais où ?
Je dirais que tout a commencé alors que je travaillais encore dans le marketing, chez Paco Rabanne. On bénéficiait de réductions pour des activités sportives via le CE, et j’ai décidé d’essayer un cours de yoga. À Paris, c’était souvent trop cher pour moi, donc j’en ai profité. Mon premier cours, c’était au studio YUJ, à Boulogne. C’était un lieu assez mystique, une salle chauffée plongée dans une lumière tamisée. J’ai commencé avec du yin yoga, une pratique lente, ancrée, très loin des clichés posturaux. Ce n’était pas de la performance, c’était du ressenti. Je pratiquais déjà beaucoup la méditation, donc ça m’a immédiatement parlé. C’était un espace pour ralentir, respirer, me recentrer.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de te former et de transmettre ?
C’est venu plus tard. Pendant ma dernière année d’école de commerce, je faisais mon alternance dans une start-up qui proposait du yoga en entreprise. L’une des fondatrices était elle-même professeure de yoga. Leurs récits m’ont profondément marquée, notamment celui d’une prof qui avait fait sa formation en Asie : elle m’a dit que c’était intense, qu’elle avait beaucoup pleuré… Ça m’est resté en tête.
Quand je suis partie voyager en Asie avec ma meilleure amie, elle est rentrée pour les fêtes et moi, je suis restée. Je voulais m’offrir une expérience juste pour moi. J’ai hésité entre enchaîner des retraites ou me former. J’ai réalisé que, financièrement, un teacher training était plus avantageux, car tout était inclus. J’avais peur de ne pas avoir le niveau, mais j’y suis allée. J’ai trouvé une formation en Thaïlande, à Koh Phangan, et tout s’est aligné : le centre parfait au moment parfait.
À la base, je ne voulais pas enseigner. Et finalement, cette formation m’a bouleversée. Elle m’a fait travailler sur moi en profondeur. J’ai pleuré, oui, mais pas à cause de la difficulté physique — à cause de tout ce qui remontait. Et ça m’a donné l’élan pour me lancer, pour vivre enfin la vie que je voulais. Et c’est là que j’ai su : je voulais guider, à mon tour.
Il y a une vraie différence entre pratiquer pour soi et guider les autres ?
Oui, absolument. Ma pratique personnelle est très intuitive, lente, tournée vers la respiration et la méditation, plus que vers les postures. Il m’arrive souvent de simplement mettre de la musique et de danser dans ma chambre, de suivre le mouvement intérieur sans structure définie. C’est un espace très libre.
Ma pratique en cours est plus structurée, préparée à l’avance. La transition entre pratiquer et guider s’est faite assez naturellement. Même avant de me former, lorsque je suivais un cours, j’avais déjà cette posture d’observation : je regardais les gestes, j’écoutais les voix, je m’identifiais aux profs. Je me projetais dans ce rôle depuis le début. Le personnage de la professeure m’a toujours fascinée.
Et après l’Asie, comment as-tu trouvé ta voie en tant que prof ?
Le retour d’Asie a été un moment très particulier. Je venais de terminer mes études et, au lieu de m’insérer directement dans la vie active comme prévu, j’ai traversé une sorte de vide. Deux mois de flottement total à Bali, une « nuit noire de l’âme », comme on l’appelle. J’avais envie de rester en Asie, je pensais donner des cours dans des hôtels ou des centres de surf, mais rien ne s’est présenté.
Finalement, je suis rentrée à Paris pour un événement familial. J’ai réalisé que c’était trop tôt pour moi, que je devais encore gagner en expérience. Ma famille m’a soutenue et m’a offert un cadre pour me lancer à mon compte. J’ai alors commencé à donner mes premiers cours, mes premiers massages… et tout s’est enclenché.
Vinyasa, Hatha, Yin : comment abordes-tu ces pratiques dans ton enseignement ?
Le souffle. C’est vraiment le fil rouge de ma pratique et de mon enseignement. Que ce soit dans une dynamique fluide ou dans des postures tenues longuement, tout ramène à la respiration.
Le Vinyasa, dans mon approche, est fun, fluide, un peu challengeant. On travaille l’équilibre, la mobilité, la créativité. Le Yin, c’est plus profond, introspectif ; on cherche l’ancrage, la stabilité intérieure. Le Hatha est une base que j’ai moins explorée, mais qui structure tout le reste.
À quoi ressemble une journée avec toi ?
Elle est très aléatoire. Il n’y a que le matin qui soit régulier. Je me lève tôt, vers 6h ou 7h, et je commence ma journée avec des techniques de respiration comme le stomach vacuum et le Nauli. Ensuite, je médite pendant 15 à 20 minutes, puis je prends un petit-déjeuner en écoutant un podcast.
Mes journées ne se ressemblent pas : elles sont rythmées par les cours de yoga (privés et collectifs), les massages, des moments dans des cafés à travailler sur mes projets, et du temps passé avec mes amis. Le soir, je ralentis. Je termine souvent la journée avec du yoga postural et je me couche tôt.
J’essaie d’être la plus souple possible : avoir une routine qui me structure, sans me laisser enfermer dedans.
Tu es aussi massothérapeute. Est-ce que tu peux nous parler de ce que t’apporte cette pratique ?
J’ai toujours été très tactile, et le massage est presque un héritage familial : ma grand-mère était formée au shiatsu. En Asie, j’ai découvert une véritable passion pour les soins corporels, et c’est un peu comme une blague qui a pris vie : un jour, je me suis dit : « Et si je me formais ? » En rentrant à Paris, c’est devenu une évidence. Je me suis d’abord formée au drainage lymphatique Renata — l’une des seules techniques que je connaissais à l’époque.
Puis, petit à petit, en massant mes premières clientes, j’ai compris que beaucoup de choses se jouaient au niveau du ventre, et que le drainage seul ne suffisait pas. Je suis donc retournée en Thaïlande pour me former au Chi Nei Tsang, un massage abdominal énergétique. C’est devenu un outil puissant, que j’intègre aujourd’hui dans mes soins selon les besoins de la personne. J’ai aussi ajouté une formation en massage relaxant axé sur le féminin, pour favoriser une reconnexion au corps en douceur.
Et en quoi le massage enrichit-il ta pratique du yoga ?
Ce que j’aime, c’est que cette pratique me permet d’être profondément à l’écoute. Elle est plus intime que le yoga, plus individualisée. Chaque séance dure 1h30, et je prends vraiment le temps : j’écoute, je ressens, je propose souvent de tirer une carte à la fin du massage. Je crois que les femmes que je reçois se sentent écoutées, vues, accueillies. Et cela me touche énormément.
Au niveau des bienfaits, mes clientes viennent souvent pour des sensations de lourdeur, de stress, d’anxiété, ou pour des blocages émotionnels. Le massage les aide à se libérer, à se sentir plus légères, à apaiser aussi bien le corps que l’esprit. C’est un moment de lâcher-prise que je chéris.
Et puis, cette pratique nourrit aussi mon enseignement du yoga : en massage, je développe mon toucher, mon intuition, ce qui me rend plus fluide dans mes ajustements en cours. J’ai d’ailleurs envie de continuer à me former, notamment en massage thaï, pour renforcer encore le lien entre le soin corporel et les ajustements en yoga. Ce sont deux pratiques différentes, mais profondément complémentaires.
Ton compte Instagram respire le voyage, la liberté. Quelle place occupe le voyage dans ton cheminement ?
Le voyage m’a permis de me libérer de mes schémas. J’ai déconstruit ce que je pensais être, ce que je croyais vouloir. J’ai découvert mes vraies valeurs, ce qui m’anime profondément. Le voyage extérieur a été une porte d’entrée vers l’intérieur. Il m’a transformée en profondeur.
Que souhaites-tu faire vivre aux participant·es de ta retraite “Immersion” ?
La confiance, avant tout. Que chacun·e se sente libre d’être là tel·le qu’il ou elle est. Pas besoin de niveau, pas besoin d’être extraverti·e. Il y a de la place pour tout : le rire, le silence, le repli, les discussions profondes… Je souhaite que cette retraite soit douce, joyeuse, légère. Le bien-être n’a pas besoin d’être sérieux ni rigide. On est là pour s’amuser, se reconnecter, respirer.
Un mantra ou une phrase qui t’accompagne au quotidien ?
“If it scares you and excites you at the same time, that’s your gut telling you to go for it.”
J’aime cette phrase. C’est ce mélange d’excitation et de peur qui me pousse à avancer, à vibrer. C’est là que la vie se trouve.
Merci à Margaux pour sa générosité, son écoute et sa lumière. Nous avons hâte de la retrouver pour une retraite aussi ancrée que vivante, entre souffle, mouvement et présence partagée.
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